samedi 13 avril 2013

La petite fille qui aimait trop les allumettes, Gaëtan Soucy

Ed. Boréal
179p.
4è de couverture : Nous avons dû prendre l'univers en main mon frère et moi car un matin peu avant l'aube papa rendit l'âme sans crier gare. Sa dépouille crispée dans une douleur dont il ne restait plus que l'écorce, ses décrets si subitement tombés en poussière, tout ça gisait dans la chambre de l'étage d'où papa nous commandait tout, la veille encore. Il nous fallait des ordres pour ne pas nous affaisser en morceaux, mon frère et moi, c'était notre mortier. Sans papa nous ne savions rien faire. A peine pouvions-nous par nous-mêmes hésiter, exister, avoir peur, souffrir. Ainsi débute ce récit impossible à raconter, à la fois désopilant et grandiose, plein de surprises et d'enchantements, porté de bout en bout par une langue tout ensemble farfelue et éclatante. Ce qui prouve bien deux choses, si besoin était : à savoir que la littérature est d'abord une fête du langage, et que Gaétan Soucy occupe dans nos lettres une place aussi unique qu'incontestable.
Mon avis : Le style de Gaëtan Soucy, bien qu'assez déroutant de prime abord, est assez exceptionnel.
La maîtrise est parfaite et malgré une expression très surprenante, j'ai très vite embarqué dans la vie de cette "famille" pour le moins bizarre... 

La situation est dramatique, dure et pourrait même être insoutenable.

Cela est sans compter l'innocence du narrateur (ou de la narratrice) qui nous livre ses ressentis et sa vision des évènements de l'intérieur, avec la pureté de son âme.
L'attachement à sa personne est bien réel, au point de ressentir l'envie de la sauver de tous ses démons. Une bien belle découverte.


Ma note : 4/5

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