Ed. Points - 535 + 645 p. ISBN : 2757801570 |
En préambule, je précise
que, bien que ce roman soit édité en 2 tomes (par les éditions
Points), je rédigerai une seule et même critique puisque l'histoire
ne connaît aucune interruption ni dans l'intrigue, ni dans le style
entre ces deux tomes.
Mon résumé : Michel Faber nous invite
à suivre le destin de Sugar, une jeune prostituée dans le Londres
des années 1870 environ, qui va voir son avenir bouleversé suite à
sa rencontre avec William Rackham riche héritier qui va vite
succomber à ses charmes si particuliers. Sugar n'est pas la
prostituée type, sa beauté est toute relative mais va pourtant
happer William Rackham, tandis que sa culture est bien au-delà de la
moyenne de ses « collègues », ce qui en fait un atout
indéniable.
William Rackham, quant à
lui, est mariée à une jeune femme que l'on pourrait qualifier de
neurasthénique, et ne trouve aucun plaisir à être à ses côtés
bien que l'amour et la tendresse soient toujours présents. C'est
ainsi qu'il va vouloir s'attacher les « services » de
Sugar dont il va tomber amoureux. Après quelques rencontres dans un
lieu de perdition qu'est la maison close où vit Sugar, William va en
demander l'exclusivité à sa mère maquerelle et va l'installer
dans un appartement proche de son domicile afin de pouvoir l'avoir à
sa disposition.
La belle idylle va-t-elle
pouvoir perdurer malgré les mœurs si ancrées dans la bonne société
bourgeoise Londonienne ? Quels sont les compromis et les
sacrifices que chacun va devoir faire ?
Mon avis :
-> L'histoire : La rose pourpre et le lys est avant tout une histoire d'amour, certes inhabituelle, inattendue, mais réciproque et belle. Les féministes crieraient au scandale : Sugar va devenir en quelque sorte l'esclave de William Rackham pour que celui-ci puisse l'avoir à sa disposition quand bon lui semble. Elle va y perdre sa liberté de mouvement, restera enfermée des heures dans son « palais doré » à attendre son prince charmant, un Cendrillon des temps modernes ? Oui, mais quelle femme n'a jamais rêvé de pouvoir être entretenue si largement (vêtements, appartement luxueux, produits de soin à volonté) tout cela pour quelques heures de luxure dans la semaine, ponctuées de discussions relativement intellectualisées et de lectures enrichissantes ?
-> L'histoire : La rose pourpre et le lys est avant tout une histoire d'amour, certes inhabituelle, inattendue, mais réciproque et belle. Les féministes crieraient au scandale : Sugar va devenir en quelque sorte l'esclave de William Rackham pour que celui-ci puisse l'avoir à sa disposition quand bon lui semble. Elle va y perdre sa liberté de mouvement, restera enfermée des heures dans son « palais doré » à attendre son prince charmant, un Cendrillon des temps modernes ? Oui, mais quelle femme n'a jamais rêvé de pouvoir être entretenue si largement (vêtements, appartement luxueux, produits de soin à volonté) tout cela pour quelques heures de luxure dans la semaine, ponctuées de discussions relativement intellectualisées et de lectures enrichissantes ?
Sugar ne semble pas s'en
plaindre, elle reproche seulement à son amant de ne pas la visiter
plus souvent, ce qui va l'amener à prendre une décision qui va
bouleverser complètement leur relation.
En entrant plus
intimement dans la vie de William, elle va découvrir toute la face
cachée de son monde, ses accès d'humeur, ses relations très
complexes avec sa femme, avec son personnel etc...
-> Le style :
L'intrigue est bien menée, la trame est logique et malgré le nombre
de pages [1180p. dans l'édition Points], l'auteur sait précisément
où il veut amener ses héros et son lecteur. Malgré quelques
passages crus, la vulgarité n'est jamais de mise.
L'auteur utilise le style
si caractéristique de la littérature victorienne puisque l'intrigue
se déroule à cette époque-là, ce qui permet de bien s'imprégner
de l'ambiance de l'époque. On a un peu la sensation d'être dans le
Londres de Dickens, ou de Jack l'éventreur, frémissante d'angoisse,
et empreinte de mœurs légères par moments, et de grande
bourgeoisie à la Brönté à d'autres moments.
A ce style d'écriture
victorien, l'auteur lui attache un côté fort contemporain, avec des
interpellations du lecteur, des notes très personnelles qui donnent
l'impression de basculer dans le XXIe siècle d'un bond, sensation
bizarre mais non désagréable. Cet aspect donne d'ailleurs un tour
très original au roman qui m'a permis de vraiment rentrer dans
l'histoire très rapidement.
Cela étant, malgré
l'intérêt que j'ai pu trouver à ce roman, je lui ai trouvé un
certain nombre de longueurs qui m'ont lassée. Les rebondissements
tardent à venir et il m'a semblé que de nombreuses coupes auraient
été nécessaires afin d'améliorer le rythme du roman et afin de ne
pas lasser le lecteur.
De plus, la fin du roman
semble avoir été tronquée. L'auteur lance un nouveau
rebondissement sans le poursuivre, à nous, lecteurs, de nous
imaginer ce qu'ont pu devenir les protagonistes de l'affaire... A
moins que l'auteur se soit laissé une porte ouverte pour une
éventuelle suite, je ne vois vraiment pas l'intérêt d'une telle
fin ! Je me suis sentie un peu lésée, surtout après avoir
subi tant de longueurs qui, au bout du compte, n'amène pas à un
véritable final... Une vraie déception ! L'auteur s'en
justifie d'ailleurs en épilogue en prétextant qu'il faut bien
s'arrêter à un moment donné pour laisser vivre ses personnages...
soit !*
Points positifs :
- Le style, très original et habile mixe entre la littérature victorienne et contemporaine.
- La belle histoire d'amour entre ces deux protagonistes que tout oppose et qui vont tenter de braver le monde à leur manière.
Points négatifs :
- de très nombreuses longueurs dans le roman, qui donnent l'impression d'attendre en même temps que Sugar mais qui desservent le roman.
- La fin... inexistante !
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